Passe-temps aristocratique par excellence, le jeu d’échecs est, pour la
noblesse, une manifestation de la sagesse et un exercice parfait pour
l’intelligence. Les tactiques du jeu peuvent d’ailleurs s’apparenter à
la stratégie militaire et les seigneurs se plaisent à le pratiquer.
L’influence de la littérature n’y est pas étrangère non plus, loin de là
: bercée de chansons de geste et de romans de chevalerie, la noblesse
de l’époque ne peut qu’apprécier le jeu que pratiquait Lancelot du Lac,
le célèbre compagnon d’Arthur. Et qui dédaignerait cette occupation
après avoir lu l’épopée du chevalier Palamède, homonyme de l’un des
inventeurs supposés du jeu d’échecs, dont le blason est semblable au
damier noir et blanc ? Les croisés, eux-mêmes, ne s’adonnent-ils pas à
ce jeu avec ferveur, comme le font les guerriers sarrasins d’ailleurs ?
Bref, tout concourt à élever ce jeu au rang de distraction préférée des
nobles.
Cependant, dès la fin du XIIe siècle, les échecs cessent
d’être l’apanage de la noblesse et leur pratique s’étend à toute la
population. Ils gagnent les villes et les campagnes et même les tavernes
se dotent d’échiquiers.
Simplifié, joué avec des dés, le jeu
d’échecs se rapproche alors des jeux de hasard et connaît un succès
colossal, particulièrement auprès de certains habitués des « salles de
jeu » que sont parfois les tavernes… Là, il fait l’objet d’enjeux
multiples mais les parties, occasions supplémentaires de parier,
finissent le plus souvent un couteau à la main.
source TPG Besançon
source TPG Besançon